Lac Titicaca et Isla del Sol

Après 3 semaines en ville, il nous démangeait de faire un tour au lac Titicaca. Nous avons choisit la presqu'ile de Copacabana, et la magnifique Isla del Sol pour 4 jours de randonnées sublimes.

Titicaca, plus grand lac d'Amerique du Sud (9000km2, plus que l'Alsace). Perché à 3 810m, il est l'un des lacs navigables les plus hauts du monde. S'étirant du sud-est du Pérou à l'ouest de la Bolivie, il est situé à moins de 150km de La Paz. Il faut quand même compter dans les 4 bonnes heures de bus.
La frontière Bolivie-Pérou actuelle a créé une presque ile bolivienne sur le lac, rattachée uniquement à des terres péruviennes. Pour se rendre à Copacabana depuis La Paz, on traverse donc un détroit en barge, pour rester en Bolivie.

Depuis Copacabana (à ne pas confondre avec la celebre plage bresilienne de Rio), il est possible de rejoindre à pied l'extremité de la presqu'île, jusqu'à Yampupata. 4h de points de vue magnifiques sur le lac et de villages de pecheurs bien typiques. Le soir du premier jour, nous campons dans le stade de Yampupata, non loin de la plage trop ventée. En Bolivie (en dans toute l'Amerique du Sud sans doute), chaque petit pueblo a son stade.

Le lendemain, les coups de rames efficaces d'un local nous amène sur l'Isla del Sol, au point dit de la Fuente del Inca (la Source de l'Inca).
L'Isla del Sol (Ile du Soleil) constitue pour les Incas le berceau de plusieurs êtres vénérés tels que Soleil et Lune. C'est là également que le chef Viracocha (la divinité à barbe blanche, qui sera plus tard assimilée à Pizarro le conquistador) ainsi que les premiers Incas
(Manco Capac et sa femme/soeur Mama Ocllo) apparurent mysterieusement à la demande du Soleil.

L'ile culmine à 4076m, soit 250m au dessus du lac, le paysage est grandiose, avec les plages de sable fin, les sommets escarpés, les vestiges antiques, les paisibles villages, et la vue sur la Cordillière. Avec ses 5 km de long pour 2 de large, elle se viste très bien en 2 jours.
Nous commencons par longer la berge,avec un petit passage obligatoire dans les eaux du lac. Après une nouvelle nuit sous tente, nous revenons par le chemin des crêtes.

L'Isla del Sol est un des lieux les plus touristiques de Bolivie. Nous avons choisi la saison des pluies pour la découvrir, et avons ainsi été épargné des hordes de touristes qui ne manquent pas de débarquer de juin à septembre. Les îliens ont bien flairé l'affaire et les auberges, restaurants et autres échoppes de souvenirs fleurissent un peu partout. Nous n'avons croisé qu'une vingtaine de touristes et avons pu profiter de quelques scènes du quotidien. Les familles vivent traditionnellement d'agriculture, d'élevage et de pêche. La moitié de l'île est aménagée en terrasse, et les parcelles sont luxuriantes et parfaitement entretenues: des cultures en rang et pas l'ombre d'une mauvaise herbe! Ce sont essentiellement les femmes qui travaillent à cette perfection. Le bétail, moutons, vaches, ânes, lamas et cochons est mené au petit matin vers quelques herbages par les enfants ou les vieillards. Bien souvent le troupeau longe la plage en un défilé hétérogène qui dénote sur fond d'eau turquoise. Chaque foyer ne possède que quelques têtes de bétails et il est fréquent de croiser un cochon en ballade ou une vache au piquet. Les hommes quant à eux s'occupent de la pêche dans des petites barques en bois qui remplacent les traditionnelles embarcations de roseaux.

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Nous avons été frappés par la gentillesse et l'accueil des îliens. Bien qu'ils n'hésitent pas à nous interpeller pour nous proposer une chambre, ils nous conseillent également sur les meilleurs endroits pour camper, se démènent pour nous trouver une embarcation et répondre à nos questions. Ceci est vrai pour l'ensemble des Boliviens que nous avons rencontrés jusqu'à présent, qui n'ont pas du tout (pas assez ?) l'esprit commerçant. Un petit exemple illustratif:

Julie :                         - Combien les clous ?
Vendeuse du marché :   - 15 pour 1 boliviano
Julie :                         - Alors 7 pour 50 centavos ?
Vendeuse du marché :   - Non, non, 8 pour 50 cents