Sajamà

16 janvier 2006

Le Parque Nacional Sajama couvre 80 000 hectares, le long de la frontière chilienne. En son centre se dresse le Nevado Sajama, plus haut sommet de Bolivie avec ses 6542 m. C'est un ancien volcan éteint, qui n'est donc pas issu de la cordillère.

Pour la petite histoire, "Sajama" veut dire "éloigné" en Aymara. En effet, il fut un temps où les montagnes boliviennes se disputaient pour savoir laquelle serait la plus grande. Après une longue lutte, l'Illimani fut déclaré vainqueur. Pourtant une autre montagne n'accepta pas cette domination et continua à grandir, pour dépasser les 6462 m de l'Illimani. Cette attitude mit en rogne Pacha, le dieu créateur, qui fit tourner son épée et trancha la tête de l'imprudent, qui partit loin sur l'Altiplano, jusqu'à son emplacement actuel, près du Chili. Quand au reste dépourvu de tête, vaste plateau neigeux sans véritable cime, les Boliviens l'appellent Mururata, le décapité.

Voici donc ce fameux Nevado Sajama :

Ou alors comme nous l'avons vu plus couramment...

En effet, la saison humide bat son plein, et ce we fut placé sous le signe de la pluie...

Le parc se situe sur l'Altiplano, ce vaste plateau situé entre 3800 et 4300 m d'altitude qui couvre la partie occidentale du pays. La végétation du parc est particulière, due bien sur à la haute altitude mais également à la nature volcanique du sol. On y trouve le type d'arbuste le plus haut de la planète, le queñua, ainsi que des sortes de touffes d'herbe piquante, nourriture principale des lamas. Si on rajoute quelques petits cactus et des mousses, on a passé en revue toute la flore.

A notre arrivée dans le parc, nous avons rencontré Pascal, un parisien passionné d'ornithologie, qui nous a accompagné tout le we. En dehors des magnifiques paysages désolés de l'Altiplano, les centres d'intérêt particuliers sont les villages de maisons en terre crue (en adobe) et les différentes manifestations de l'activité volcanique. Il y a en effet plusieurs geysers, et de nombreuses sources d'eau chaude.

Même si nous n'avons pas vu de grand condor à cause du temps très couvert (mais on nous a assuré qu'ils étaient là !), on a pu étudier les craintives vigognes, comparables à nos biches, avec un cou beaucoup plus long. Les troupeaux de lamas sont très nombreux et constituent la principale ressource de la région, en laine et viande.

Beaucoup d'oiseaux ont également attiré notre attention, mais notre appareil photo n'est pas à la hauteur... Julie a également vu furtivement ce qu'elle a d'abord pris pour un puma mais qui était plus vraisemblablement une sorte de gros raton laveur.

On trouve sur le plateau et dans les vallées alentours un certain nombre de cabanes de bergers, bien utiles en cas d'averse, ainsi que des enclos à lamas, dont la fonction reste encore mystérieuse (protection contre les pumas, tonte, reproduction... ?).