Vie politique...
Une fois n'est pas coutume, un petit message d'actualités.
Dimanche 18, les 3,6 millions d'électeurs boliviens doivent élire leur président de la République, ainsi que 130 députés, 27 sénateurs et, pour la première fois, les préfets des neuf départements. Autant dire que l'enjeu est de taille et que depuis notre arrivée la campagne bat son plein.
La Bolivie est connue pour son instabilité politique avec 196 présidents depuis l'indépendance en 1825. Ca fait quand même plus d'un par an !!
Par exemple, les deux précédents présidents de la République, Gonzalo Sanchez de Lozada (MNR, centre droit) et son successeur Carlos Mesa (centriste), ont été contraints de quitter le pouvoir sous la pression de la rue — respectivement en octobre 2003 et en juin 2005.
Les élections au centre des préoccupations sont les présidentielles, avec comme enjeu principal l'utilisation des ressources naturelles, surtout le gaz du centre du pays. Petit panorama des principaux candidats.
Evo Morales, Indien aymara et candidat du Mouvement pour le socialisme (MAS, gauche), a le vent en poupe à la veille du scrutin. Il pourrait être le premier président indigène de Bolivie, un pays qui compte 60% d'indiens. Il est pour la nationalisation des ressources naturelles, et pour le maintien de la culture de la coca à des fins industrielles et pharmaceutiques. Il est à l'origine des blocus de juin 2005, entre autres. Il est contre l'imperialisme américain. Il profite d'une aura importante auprès des ruraux.
Jorge "Tuto" Quiroga (droite), qui fut président par interim pendant 1 an, défend les interets des classes moyennes et hautes de l'est du pays, principalement de la nouvelle métropole de Santa-Cruz. Il est connu pour être un interlocuteur privilégié des US. Son programme permettra l'implantation de multinationales étrangères pour l'exploitation du gaz.
La polarisation croissante de la société bolivienne a réduit les chances du candidat centriste, Samuel Doria Medina. Les partis traditionnels sont absents du scrutin, à l'exception du Mouvement nationaliste révolutionnaire (MNR, centre droit), qui a longtemps gouverné la Bolivie, et qui présente aujourd'hui un fils d'immigrés japonais, Michiaki Nagatani.
Pour être élu, le candidat doit obtenir plus de 50% des voix au 1er tour. Dans le cas contraire, la décision reviendra, à la mi-janvier, au Congrès (Assemblée nationale), qui devra choisir entre les deux candidats arrivés en tête. Ce n'est pas un suffrage universel pur. En conséquence si Morales arrive en tête dimanche et se voit refuser l'investiture présidentielle par le Congrès en janvier, il y a un risque que le pays bascule dans des troubles.
En ce qui nous concerne, l'ambassade est apte à juger de l'état de la situation et nous informera si necessaire. Il n'y pas de souci pour les étrangers, à part celui de compliquer un peu leurs vacances.