Les mines de Potosi

Comme on vous l'a dit hier, les mines sont encore exploitées aujourd'hui et le Cerro Potosi est un vrai gruyère. Le filon d'argent, malgré la croyance commune, a fini par se tarir et actuellement on extraie des alliages d'argent (argent-zinc ou argent-étain...), qu'il faut ensuite purifier.

Nous avons été visiter une mine avec une agence et nous en sommes ressortis impressionnés par le dur labeur des mineurs et par les conditions archaïques d'exploitation. Nous étions un groupe de 8 avec 2 guides dont l'une accompagnait vers la sortie ceux qui se sentaient mal (altitude, claustrophobie, angoisses et même un blessé par chute de pierres...), soit 4 sur 8, mais pas nous !

Nous sommes passés par des galeries de plus de 400 ans, avec des passages acrobatiques, pour rejoindre les lieux de travail actuels des mineurs, soit à 2 km à l'intérieur de la montagne. Il y fait 35 degrés, à cause du passé volcanique de la région, tout pour rassurer. Les galeries sont parfois très basses (jusqu'à moins d'un mètre), plus ou moins étayées et longées par des tuyaux d'air comprimé nécessaire au fonctionnement des machines et à la ventilation de certaines chambres. Il y a sur le sol des rails pour sortir les wagons de minerai manuellement.

La mine que nous avons visitée est une mine associative. C'est-à-dire que les mineurs ont deux possibilités : travailler pour leur propre compte ou appartenir à l'association qui leur verse un salaire fixe. Le travail se partage entre ceux qui creusent, dynamitent et prennent les décisions, leurs aides, et ceux qui sortent les chariots (une tonne chacun). Il ne faut pas se leurrer, des enfants à partir de huit ans travaillent dans les mines avec leur père. Il y a même des écoles nocturnes exprès pour eux. Reste à savoir s'ils ont la force d'y aller...

   

 

Les Quechuas craignent traditionnellement les esprits souterrains et la culture catholique avec le diable et ses enfers sous terre n'ont pas dû les rassurer. Ils édifient des "tios", sortes de dieux protecteurs qui communiquent avec les esprits malfaisants pour leur assurer la sécurité. Les tios sont vénérés chaque jour et reçoivent de nombreuses offrandes (coca, cigarettes, alcool...).

A l'extérieur, le minerai est trié par les femmes, avant d'être purifié dans des pseudo-usines à l'intérieur de la ville. La purification se fait à l'aide de cyanure notamment, qui dans certains cas est encore jetté dans le fleuve... Vues les infrastructures à la Germinal que nous avons visitées, la pollution du site et des alentours doit être extrême. Ils obtiennent alors de la poudre d'argent pure à 80 pour 100, qui part ensuite en Europe via le Chili pour être coulé, la Bolivie ne maîtrisant pas le procedé (et faisant tout le sale boulot finalement).

Conscients des risques que présentent entre autres les bassins de cyanure à ciel ouvert, il est interdit d'arriver bourré à l'usine...