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Julie et Philippe
Julie et Philippe
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16 mars 2006

La coca (3)

Allez, jamais 2 sans 3, encore un petit message sur la coca.

Maintenant que vous avez bien compris l’importance culturelle de la coca en Bolivie, et la différence entre ‘usage traditionnel’ et ‘usage illicite’, voyons un peu comment on l’utilise et quelle est sa place en Bolivie aujourd’hui.

L’alculli (la mastication) est l’utilisation la plus ancienne de la coca. Les feuilles sont placées dans la bouche avec une petite quantité d’alcaloïde qui permet d’extraire les substances actives de la feuille. L’alcaloïde est en général de la cendre, le plus souvent de la cendre de quinoa. Le tout est laissé dans la bouche entre les dents et la joue jusqu'à former une boule, qui n’est pas mâchée, mais dont on absorbe le jus de temps à autre. Au bout de deux heures environ, on recommence.

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Le mate de coca est une tisane de feuilles de coca, qu’on boit à la fin des repas. On trouve aussi des mélanges, dont le plus courant est le ‘trimate’ (coca, anis, camomille). Allez mamie, prend ta dose avant d’aller au lit!

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Les autres usages sont religieux (la coca est présente dans la plupart des cérémonies chrétiennes), sacrés, mystiques, médicaux, comme avant l’arrivée des colons. Quelques produits dérivés, comme la farine, les pâtisseries, les cosmétiques font leur apparition. On pourrait comparer cette créativité débordante à celle dont font preuve les défenseurs du chanvre en France… Sauf qu’avec la coca, pas moyen d’exporter !

L’alculli s’effectue en général avant de commencer à travailler et pendant les pauses, exactement comme on boit un café en France. Ce sont essentiellement les paysans et les mineurs qui pratiquent l’alculli, du fait de la dureté physique du travail, mais les travaux qui demandent beaucoup de concentration (tissage par exemple) sont aussi associés à cette pratique. Les hommes, mais aussi les femmes tirent profit des feuilles de coca, et ceux qui ne mastiquent pas sont considérés comme feignants (car ils ne produiraient pas d’efforts physiques).

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A la campagne, la coca est offerte aux visiteurs, amis, voisins, de la même manière qu’on offre un café en France, et le fait de partager de la coca et de bavarder est un fort symbole d’amitié et d’intégration sociale.

En ville, l’alculli est employé quotidiennement par les classes populaires (artisans, main-d’œuvre, petits commerçants…), mais tend a disparaître chez les classes plus aisées.

Dans les grandes villes et les bourgades, on trouve les feuilles de coca sur les marchés, dans les boutiques, mais son prix reste élevé (pour un bolivien), car la coca ne peut être produite que dans certaines zones agricoles. Dans les campagnes reculées, il est difficile de se procurer la coca, et seuls les paysans les plus riches peuvent en consommer quotidiennement.

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Sacs de feuilles de coca dans une boutique (il y en a quasiment autant que de boites de conserve!), et champ de coca. 

Le prochain et le dernier (promis) blog sur la coca parlera des effets de la feuille sacrée. Bah oui, c'est bien beau de mâcher et de faire des tisanes, mais si y a pas d'effets, ça ne sert à rien... 

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Commentaires
P
...pour faire toujours plus de trafic on retarde encore un peu le message coca 3...
Répondre
P
qu'est ce qui feraient pas pour faire monter le score des consultations ! mais toujours avec plaisir
Répondre
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